Nos valeurs seront humanistes, toujours
En 22 éditions de festival, le Grand Bivouac s’est efforcé de ne jamais succomber à l’angélisme. De l’état du monde -dont il veut chaque année témoigner grâce au cinéma documentaire, à la littérature, à la pertinence et à l’expérience de ses invités, réalisateurs, écrivains, chroniqueurs, grands reporters, scientifiques, grands voyageurs, artistes- il en sait les tensions, les incohérences, les injustices et les chaos, mais aussi les éclaircies et les espérances.
Il sait aussi, dans sa volonté de toujours s’adresser au plus grand nombre, entendre et respecter la diversité d’analyse et d’opinion de ses festivaliers.
Il reste qu’aujourd’hui, lancées à la face de nos concitoyens avec la brutalité et la simplification excessive qui sont la marque de tous les slogans, il apparait que les notions de "priorité nationale", de "submersion migratoire" ou le projet de suppression du droit du sol sont de nature à susciter, en l’état de leur présentation, confusion, agitation, exacerbation supplémentaires au cœur d’une société déjà en déficit de dialogue et de réflexion collective.
Schématisées à l’extrême, ces notions et ce projet ne relèvent aucunement des valeurs que le Grand Bivouac porte depuis ses débuts et qu’il partage avec succès, dans l’écoute et la fidélité, avec son public : ouverture au monde, prise en compte de l’altérité, bienveillance, solidarité et fraternité. Courage aussi, pragmatisme et détermination.
Ne pas le rappeler aujourd’hui -se taire- serait un manquement grave à la démarche qui anime le Grand Bivouac depuis sa création.